une histoire d'âme - Ingmar Bergman - Sophie Marceau - Bénédicte Acolas - théâtre du Rond Point


 
des objets jonchent la scène
un tricot une paire d'escarpins une pomme entamée un pouf
plus loin un autre vêtement
Sophie Marceau arrive côté jardin derrière un rideau transparent
parcourt la largeur du fond de salle pour pénétrer sur scène côté cour
et le monologue commence
et Sophie Marceau ramasse très vite trop vite (?) tous les objets
qui atterrissent dans un gros sac qu'elle porte à la main
le personnage Viktoria entame des discussions imaginaires avec ses proches
un oncle une servante des appels à Papa et Maman
autant de bouteilles à la mer
qui se révèlent des bulles d'air
aussi légères que Vik est elle-même aérienne insouciante
Sophie Marceau ne cesse de bouger
jouer avec de grands paravents à roulettes
marcher en équilibre sur un fil imaginaire
croquer une pomme boire à la bouteille
on finit par se demander ce que Vic va bien pouvoir faire
pour continuer à nous surprendre
et les sacs de femmes contiennent plus qu'un spectateur peut imaginer
comme un improbable saladier avec son sac de farine et sa boîte d'oeufs et son litre de lait (!)
et voilà que Vic prépare une non moins improbable pâte à crêpes
mais qui ne lassera pas de surprendre
d'autant que Sophie se redresse tout en continuant à agiter son fouet dans tous les sens
jusqu'à asperger de pâte les premiers rangs des spectateurs
rires et stupéfaction dans la salle et sourire de Sophie non sans malice
c'est que Sophie Marceau amène sa fraîcheur à la pièce
mais l'on se plairait à imaginer la même mise en scène avec une comédienne comme Florence Giorgetti
qui y amènerait aussi de la gravité
il plane un doute sur la schizophrénie de Viktoria 
Bergman voulait en faire un film en un unique gros plan
une manière de laisser le spectateur concentré sur le propos 
Bénédicte Acolas nous offre 1h15 plaisante avec Sophie Marceau revenue en adolescence