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Oedipe - Voltaire - Jean-Claude Seguin - Lucernaire

juliette wiatr

 
on regretterait que ces Voltaire ou autre Labiche
n'aient pas écrit davantage pour ces seconds rôles
ces servantes
présence lumineuse
autour de comédiens confirmés
qui forcent un peu trop leur jeu
dans une déclamation souvent un peu trop retentissante
pour cette petite salle
les salles de 100 places du lucernaire
ne sont pas le plateau de la mc93 !
une langue détournée
qui avait à biaiser
et aujourd'hui cette envie d'une langue plus directe et franche
dans les replis de l'âme
eh bien
est ce aujourd'hui qu'il faut que je périsse

un mercenaire tout en noir
roulant à contre sens rue de vaugirard

du reste des vivants
semble être séparé

peuple !
votre salut dépend de son supplice

on paya mal son service et son zèle

et toutes ces boulangères payées au rsa 450 euros par mois
pour 35h de travail   de 10h à 19h30
l'esclavage moderne
une belle escroquerie du medef
vous entendez leurs cris séditieux ?
je crois que vous savez le sort qu'on vous apprête

j'étais mère et pleine de faiblesse
com'mère de mère en fils
du son de ma patrie
il fallait m'exiler

Norma Jean - Joyce Carol Oates - John Arnold - Théâtre des Quartiers d'Ivry Antoine Vitez - théâtre 13 - théâtre 95


Norma me fait penser à Bellini
il y a du souffle épique dans la vie de Norma Jean
on en ferait bien un opéra
John Arnold a puisé dans l'épaisse biographie de Joyce Carol Oates
un spectacle qui s'attarde sur la Norma Jean enfant et adolescente puis jeune femme
la première partie du spectacle dure 1h40
et commence par l'interrogation qu'a laissée sa mort
on voit bientôt une enfant ballotée d'une mère malade qui ne peut s'occuper d'elle
évoquant un père perdu et qui restera à jamais idéalisé
l'enfant passe ainsi de foyers en famille d'accueil
le début est assez hargneux et laisse du déplaisir
John Arnold sait cependant trouver l'équilibre dont parlait Truffaut
le 50 50 qui laisse le spectateur respirer
Norma est la lumière
et autour d'elle
ils seront toujours des ombres grisâtres
un peu voraces      un peu rapaces
la pièce laisserait croire qu'elle recherche un père en tout homme qui l'approche
elle ferait don de sa prairie aux copains
comme il le chantait si bien
elle sera bien ce sex symbol
vouée à une tragédie annoncée
Marion Malenfant que John Arnold a dénichée au cours Florent
est si convaincante en enfant blessée
que l'entracte laisse une attente
serait-elle la femme aussi
dans la deuxième partie d'1h15
Marion Malenfant saura être une Marilyn Monroe troublante
dans une adresse au public
où elle se met littéralement à nu
belle comme une descente aux enfers
à moins que ce ne soit ça le Paradis
il y a du danger    du risque à jouer ça
John Arnold serait un montreur d'émotions
il faut regarder dans les yeux Marion Malenfant
et y chercher durant ces longues minutes ses moindres variations
la voir avec sa voix d'enfant qu'avait toujours un peu Marilyn
changer de registre jusqu'à atteindre des cris de liberté
et c'est probablement ça le spectacle Vivant

la séquence du Happy Birthday Mr President
commence comme une belle promesse d'émotion brut
que le metteur en scène fait hélas parasiter par des interventions extérieures saugrenues
le lot des personnalités qui ont trop de talent
alors il y aura ceux qui essaient d'en retirer
Marilyn Monroe ne passe plus pour une chanteuse
mais il suffit de réécouter ses enregistrements
le charme est toujours là   inimitable

ils ont tous leur avis sur l'ascension de la star
ils tirent tous la corde à eux     décidément rapaces
on voit défiler des épisodes connus
un Kennedy qui s'essuie dessus
comme il le ferait d'un mouchoir
les agents du Président écartant une Marilyn déjà trop entichée
la délaissant      lui posant une bouteille d'alcool à proximité
la petite Histoire ne cessera de se demander...

elle qui devait jouer du Shakespeare
Lee Strasberg le lui avait promis
on repensera à ce qu'on ne voit pas sur scène
une robe qui se soulève au dessus d'une remontée d'air chaud
un cheval blanc
ce bon gros vieux symbole de liberté
on voudrait aussi qu'ils la laissent un peu tranquille
mais elle a besoin d'être aimée
et d'admirer pour aimer
elle sera toujours une enfant éprise d'une peluche
un coussin du réconfort
il y aura les somnifères
le n°5
un cocktail foudroyant
pour une enquête quasi élucidée


ils sont treize à interpréter souvent plusieurs rôles
Evelyne Fagnan a les accents d'une mère adoptive aimante de l'Amérique profonde
Jean-Claude Bourbault est un Arthur Miller presque candide
dans une longue et belle confidence qui apparaitrait comme un aveu
Marilyn lui parle du Tchekhov qu'elle a su reconnaître en lui
on pourrait tous les citer
une troupe homogène
ils font bien ressortir cette Amérique des années 30 à début 60
la mise en scène est sans prétention mais solide
et se veut une classique utilisation de l'espace et du mobilier utile
avec une ouverture en fond de plateau qui change à mesure
que les scènes se succèdent rapidement
de belles ellipses de temps en temps
et des énigmes aussi
peut-être des moments absurdes voulus par le metteur en scène
il faut voir ce quinquagénaire nu qui parcours la scène
pour venir faire un exercice d'assouplissement juste sous le nez d'Arthur Miller
la simplicité du texte permet de suivre aisément le parcours chronologique
et touche directement

Celles qui croient que la meilleure façon d'allumer un mec
c'est de le faire chier
moi je supporte pas

une utilisation de la musique ponctuelle et à bon escient
un contre ut de soprano suggérera une étreinte passionnée
au final un beau parcours dans la vie de Norma Jean Baker
les applaudissements sont toniques et tirent à 4 ou 5 rappels
Marion Malenfant cherche à comprendre
à reconnaître ces applaudissements
elle aussi s'y habituera

il y a 50 ans la lumière s'est éteinte
la flamme est toujours là



j'ai oublié le mode d'emploi du Pardon
il a dû s'égarer
je ne sais plus où il est
il n'y a plus personne à pardonner de toute façon
puisque plus personne ne présente ses excuses
il n'y a plus que des Gens sûrs de leur bon droit
et c'est à ça que l'on reconnait les temps de crise
quand il n'y a plus que des médiocres qui pullulent
des Gens qui éprouvent le besoin de rabaisser
ceux qu'ils sentent supérieurs à eux
ceux qu'ils méprisent du haut de leur prétendue supériorité
ceux qui vous ont jugé du simple premier regard
quand il n'y a plus que des Saint Just qui pullulent
des Gens qui vous reprochent jusqu'à vos rêves
mais c'est Apollinaire qui crache à la gueule de Saint Just
et lui fout onze mille coups de bâton en prime
des Gens qui viennent vous attaquer de leur Vérité
sans rien connaître d'autre que ce qu'ils ressentent Eux
le Centre du Monde
quand il n'y a plus que des victimes qui pullulent
des Gens qui commère savent dresser les uns contre les autres
des Gens attisés de revanche sociale et de jalousie
quand il n'y a plus que des commères qui pullulent
je suis intéressé par la manière de comment on fabrique du mensonge
et comment on le répand après
par des ricanements à n'en plus finir
le ricanement
ce rire qui ment