une jeune comédienne trouve la langue de Claudel un peu trop hermétique
elle est en train d'appeler une amie pour l'inviter à une ballade par ce beau soleil
je la décide facilement et lui rachète sa place
je vois donc la deuxième moitié du Soulier
dès les premiers instants un frisson me parcours
ça fait longtemps que je ne suis pas allé à la messe
me voilà piégé
la cathédrale est orthodoxe
à n'en pas douter au vu des dorures qui éclaboussent de partout sur scène
tout concourt
la tiare
les paroissiens écoutent dans un silence - oserais-je dire - religieux
j'ai bien fait d'arriver ce dimanche à l'heure des vêpres
je continue de regarder la scène mais aussi la salle
et m'aperçois que le Pape Py O. a oublié d'installer les effigies sur les côtés
de Saint Paul Saint Pierre (Corneille) San Miguel (Cervantès) Saint Heinrich (von Kleist)
la langue de Claudel serait donc cette paraphrase du Cid de Don Quichotte du Prince de Homburg ?
il aurait même eu le culot d'aller jusqu'à copier le Diable et le bon Dieu de Saint Jean-Paul (...)
une scène de pure liturgie cède la place à de la Commedia del arte
Pimpin Rouge et Pimpin Vert arrivent
ils sont asexués
on le remarque à leurs habits seyants moule rien
ils doivent venir tout droit d'un conte
mais quelle langue sont-ils en train de nous parler ?
revoir Philippe Girard et Bruno Sermonne ensemble
ça c'est une surprise
mais ce serait une digression trop longue
il y a quand même un plaisir à voir et entendre ces acteurs comme Alain Cuny
qui ont su se forger une voix dans un métal d'un autre âge
Philippe Girard tient une bonne partie du Soulier du bout de ses lèvres et de ses postillons
il tient un monologue
au beau milieu de la scène
à au moins 5 mètres d'altitude
faisant résonner sa voix dans toute la salle
en pleine extase et jubilation
Dieu est-ce possible ?
ma parole mais oui Père Girard est en train de BANDER !
Jeanne Balibar apparait telle une libellule
qui pousserait sa boule dorée du Microcosmos
Jeanne aux batailles Jeanne au bûcher Jeanne en quête d'Excalibur
ce troisième quart temps s'achève sur un épisode
buccolico mystico grandiloco babillo pathosticos de pacotille dorée
Jeanne Balibar manque de m'envoyer dans un fou rire incontrôlable
tant la scène d'amour avec Philippe Girard ne me paraît vraiment pas possible
dans ces termes là
je déballe un oeuf en praline
c'est quand même un peu trop fleur bleu
pour dire le vrai ou le faux
on utilise les même mots
il n'y a que l'intonation qui change
"l'important est ce que ton ventre lui injecte"
dernière partie
clochards célestes à la Marcel Maréchal ?
ça crie ça éructe ça crache
ici on n'est pas dans Jour de France
Claudel au Japon
un artiste peint un paravent en ombre japonaise - c'est assez reposant et intéressant à suivre
mais distrait singulièrement de ce que les comédiens sont en train de faire
le public ne s'endort pas
une petite partie a quand même déserté - mais relativement peu
il y a juste des trouées ici ou là
et quand même il y a des répliques qui ne devraient pas faire autant rire
il faut se résoudre à penser qu'une bonne partie du public de théâtre en est aussi ses "acteurs"
applaudissements plus que nourris à la fin
alors que tout le monde n'applaudit pas
beaucoup de cris pour...
que retient-on objectivement de cette pièce sur une durée aussi longue ?
des belles images qui en chassent d'autres
je voulais retrouver cet esprit de troupe de belle énergie qu'il peut y avoir dans une oeuvre collective aussi ample
je ressens cela régulièrement en allant aux journées de présentation du Conservatoire
mais le Soulier m'est apparu davantage comme un assemblage d'individualités
"Délivrance aux âmes captives"
"le mépris des gens est plus facile à supporter que leur admiration"
réplique destinée aux surréalistes ?
elle est en train d'appeler une amie pour l'inviter à une ballade par ce beau soleil
je la décide facilement et lui rachète sa place
je vois donc la deuxième moitié du Soulier
dès les premiers instants un frisson me parcours
ça fait longtemps que je ne suis pas allé à la messe
me voilà piégé
la cathédrale est orthodoxe
à n'en pas douter au vu des dorures qui éclaboussent de partout sur scène
tout concourt
la tiare
les paroissiens écoutent dans un silence - oserais-je dire - religieux
j'ai bien fait d'arriver ce dimanche à l'heure des vêpres
je continue de regarder la scène mais aussi la salle
et m'aperçois que le Pape Py O. a oublié d'installer les effigies sur les côtés
de Saint Paul Saint Pierre (Corneille) San Miguel (Cervantès) Saint Heinrich (von Kleist)
la langue de Claudel serait donc cette paraphrase du Cid de Don Quichotte du Prince de Homburg ?
il aurait même eu le culot d'aller jusqu'à copier le Diable et le bon Dieu de Saint Jean-Paul (...)
une scène de pure liturgie cède la place à de la Commedia del arte
Pimpin Rouge et Pimpin Vert arrivent
ils sont asexués
on le remarque à leurs habits seyants moule rien
ils doivent venir tout droit d'un conte
mais quelle langue sont-ils en train de nous parler ?
revoir Philippe Girard et Bruno Sermonne ensemble
ça c'est une surprise
mais ce serait une digression trop longue
il y a quand même un plaisir à voir et entendre ces acteurs comme Alain Cuny
qui ont su se forger une voix dans un métal d'un autre âge
Philippe Girard tient une bonne partie du Soulier du bout de ses lèvres et de ses postillons
il tient un monologue
au beau milieu de la scène
à au moins 5 mètres d'altitude
faisant résonner sa voix dans toute la salle
en pleine extase et jubilation
Dieu est-ce possible ?
ma parole mais oui Père Girard est en train de BANDER !
Jeanne Balibar apparait telle une libellule
qui pousserait sa boule dorée du Microcosmos
Jeanne aux batailles Jeanne au bûcher Jeanne en quête d'Excalibur
ce troisième quart temps s'achève sur un épisode
buccolico mystico grandiloco babillo pathosticos de pacotille dorée
Jeanne Balibar manque de m'envoyer dans un fou rire incontrôlable
tant la scène d'amour avec Philippe Girard ne me paraît vraiment pas possible
dans ces termes là
je déballe un oeuf en praline
c'est quand même un peu trop fleur bleu
pour dire le vrai ou le faux
on utilise les même mots
il n'y a que l'intonation qui change
"l'important est ce que ton ventre lui injecte"
dernière partie
clochards célestes à la Marcel Maréchal ?
ça crie ça éructe ça crache
ici on n'est pas dans Jour de France
Claudel au Japon
un artiste peint un paravent en ombre japonaise - c'est assez reposant et intéressant à suivre
mais distrait singulièrement de ce que les comédiens sont en train de faire
le public ne s'endort pas
une petite partie a quand même déserté - mais relativement peu
il y a juste des trouées ici ou là
et quand même il y a des répliques qui ne devraient pas faire autant rire
il faut se résoudre à penser qu'une bonne partie du public de théâtre en est aussi ses "acteurs"
applaudissements plus que nourris à la fin
alors que tout le monde n'applaudit pas
beaucoup de cris pour...
que retient-on objectivement de cette pièce sur une durée aussi longue ?
des belles images qui en chassent d'autres
je voulais retrouver cet esprit de troupe de belle énergie qu'il peut y avoir dans une oeuvre collective aussi ample
je ressens cela régulièrement en allant aux journées de présentation du Conservatoire
mais le Soulier m'est apparu davantage comme un assemblage d'individualités
"Délivrance aux âmes captives"
"le mépris des gens est plus facile à supporter que leur admiration"
réplique destinée aux surréalistes ?
Mais que pense le pape Py O. de l'épisode Claudel et les surréalistes ?
Henrik Ibsen - John Gabriel Borkman - Thomas Ostermeier