Richard II - Berliner Ensemble - Claus Peymann - 11 avril 2010 - 15h






 
15h Berliner Ensemble - Richard II - Shakespeare
Claus Peymann lance la pièce par un Truc qui déclenche
une femme gisant sur la scène   un Bourdonnement...
le masque blanc des comédiens paraît être d'un autre âge
et peut faire songer à la pantomime
n'aurait-on pas préférer des êtres de chair et de sang  
quitte à avoir la fureur ou passion excessive de Chéreau
l'entendre si feutré en rencontres ne laisse pas d'étonner
le visage blanc des comédiens apparaîtrait comme une barrière
à un total engagement
la scénographie fonctionne comme un énorme jeu de construction
dont les parties se démontent  s'ouvrent  
font apparaître des niches  fenêtres
Du fait de l'étrangeté de la langue
on en vient souvent à sur évaluer le théâtre étranger
pourquoi les sous titres ne sont-ils pas posés en bord de scène
la plupart du temps  il faut soit regarder la scène   soit les sous titres
la bonhommie du personnage joué par Manfred Karge (le duc d'York)
envoie reconnaître les signes - ô sacrilège - de Jean le Poulain
lorsqu'il jouait Malvolio dans la Nuit des Rois
(la pièce existe en dvd dans la collection Au théâtre ce soir
  séquence    à 45'   "une affaire de chance  tout n'est que hasard
  Jean le Poulain serait au théâtre   ce que De Funès est au cinéma     surjeu assumé
  pour ceux qui acceptent de voir un éventail plus large que le bleu Wilson)
la mise en scène pourra apparaître datée  
elle l'est de 1973 (en couleurs)   avec Anny Duperey
mais celle du Berliner Ensemble traversera t-elle mieux le temps
rendez-vous dans 30-40 ans
la chance d'un Bob Wilson comme un Picasso
est de pouvoir creuser le même sillon sur la durée
et installer son esthétique sur différentes générations
le Berliner utilise la pluie   l'eau  le feu
des éléments qui émerveillent également au Privé lorsqu'un Bernard Murat les utilise
mais ici l'esthétique  un rien austère se veut supérieure a ce rien petit bourgeois
Richard II  est ce dernier roi à se croire être le représentant de Dieu
là pièce reprend après un entr'acte de bon aloi
comme après avoir vu l'expo Turner
la domination militaire des Anglais du fait de leur position insulaire
leur a souvent conféré un sentiment de supériorité et ce côté péremptoire
est-ce pour cette raison que les artistes anglais font pâle figure en comparaison des artistes continentaux
les tableaux de Turner souffrent la comparaison face à tous ceux qu'il a plus ou moins copiés par commande
et notamment Claude Gellée
l'expo vaut surtout pour le Lorrain
et quand même un trait de génie de Turner vers 1840
où il peint une Tempête qui annonce de façon foudroyante le XXème
mais dans les années 18vingt et trente Beethoven et Chopin
dans leurs sonates avaient ouvert la voie à l'Ecole de Vienne

un plus grand brassage des idées sur le continent

Purcell et Shakespeare feraient exception
si l'on voulait reconnaître cette règle

Le monologue de Richard II / Michael Maertens

le comédien arrive calmement et prend possession du plateau
une entrée qui pose l'attente   et l'écoute
Michael Maertens   s'adresse au public
et puis il finit par apparaître poseur
et devient décevant  
à trop regarder le public... on finirait par ne plus voir que l'effet tapageur

le défaut d'un Mesguich serait de ne pas s'être renouvelé assez
pas assez de scénographes qui lui font essayer des choses novatrices
pas assez de variations ou toujours les mêmes poses à force (?)
ce sont les griefs que l'on peut entendre mais que l'on ne reconnait pas toujours
Mesguich est de ces metteurs en scène qui ont su trouver leur patte
mais y est resté
comment reprocherait-on aussi de favoriser ses propres enfants
même si la virtuosité du jeu de William Mesguich finit par être à l'opposé du naturel
et deviendrait à beaucoup insupportable
et puis en voyant ce Michael Maertens
comment ne pas penser à Matthieu Marie
comédien revu pas toujours utilisé à son meilleur
mais en 2002   et 2003  ce Diable et le bon Dieu
la force de Matthieu Marie  
comme un fleuve qui coule dans un lyrisme torrentiel
une beauté de jeu   un chavirement absolu


l'Ensemble revient pour les applaudissements
puis par groupe de personnages
puis     curieusement pour un ensemble        individuellement
ça prolonge les applaudissements
on finirait par se convaincre d'avoir assisté à du grand théâtre
oui

le théâtre français peut s'inspirer du théâtre allemand certes
mais non
que peut-il lui envier sur ce spectacle