la Mort de Danton - Georg Büchner - Georges Lavaudant - MC93 anciennement communiste



 

On peut tomber amoureux
Même du mensonge
c'est réjouissant de voir un théâtre presque plein
Nous étions dans l'erreur
Le rouge est mis
Depuis quand leurs oreilles sont-elles devenues si sourdes
Allons au palais royal
La chasteté est une belle vertu
La bible  j'étais libre de la lire
Tout y était sacré
La mort de dans ton coeur   y'a deux amours
Il faut agiter du leste
Ils ont de la haine pour les jouisseurs
Ils sont restés trop long tant à leur fenêtre
Com'mère en fils
Le mot de Vénus sera ta roche tarpéienne
Les fessiers fourniront le hors d'oeuvre
Et il ne croit pas un traitre mot de ce qu'il a dit
Cruelle époque
C'est comme ça
On peut encore tout changer
Pourquoi ce mot
Un enfant de l'art est public
Nous ne voulons pas de privilège
Nous ne révèrerons pas d'idole
Je déplore que mes efforts aient été vains
Citoyenne tu désires la mort depuis trop long tant
Tu peux garder les yeux ouverts
Le bourreau ne regarde les yeux de personne
Les 800 aux yeux bleus dévient le regard

- Mais que faites vous donc avec vos doigts
- Mais comme tout le monde
- Des choses inavouables ma chère
- Ainsi vous avez fait votre déclaration avec les doigts
- Et les affiches enchantées
- Comme les sourds et muets
- On ne devient pas sourds
- On apprend le plaisir renouvelé à volonté
- On se dispense des emmerdes pour 30 ans
- On apprend le bien être et la vertu
- Nul n'a le droit d'imposer aux autres sa propre folie
- Son soleil de pacotille doré
- Chacun devrait pouvoir jouir de la vie de la façon qui lui convient
- Pour peu que cela n'entrave pas autrui
- La chasteté est une belle vertu
- Elle apprend le sacré
- Au début elle rumine un peu sur elle-même
- Et puis elle se trouve une beauté singulière
- Ma mère me demanda de rester entre deux chaises
- Elle devint comme un océan
- Je n'ai jamais pu voir
- La 800 aux yeux bleus a une tête à chouquette

Bon sang que c'est vain
Tous ces discours de tribune
Qui s'écoutent parler dans un langage de Normalité Supérieure
Vive les poètes qui savent parler et toucher simplement les gens
Au contact du vrai peuple
Inutile d'ajouter encore un cou de crayon
On peut faire court et dire tellement
Et où on était pendant qu'ils parlaient parlaient parlaid
Les enfants   les fous    les sans domicile disent la vérité
La vérité s'écrit sur les murs
Mais attention la pourriture aussi en soleils de pacotille bronzée

J'ai l'âge de mon petit doigt
Il m'a dit ce que quelqu'un a fini par oublier
A fini par craindre
Derrière des grosses lunettes de pacotille noir chic

J'ai bien l'honneur de vous cracher à la gueule Monsieur
Vous et votre prétendue vertu
Vous êtes scandaleusement honnête
Et le rouge que vous avez à votre boutonnière
L'avez-vous seulement mérité
Ou ne serait-ce bien que du rouge de déshonneur
Du rouge de sinistr'ères
Qui se sont octroyés des primes pour aller au taquet du privé
Y'a pas un instant à perdre maintenant
Comme cela revient sans cesse
Ce n'est que Lazore qui revient
Mort de nombreuse fois
Il revient encore

Il faut mettre de l'huile sur vos sièges
Ça grince
Vite
Des gens dans leur bulle
Métro boulot dodo
De l'agonie des moribonds
Du prozac du léxomille
Et pas de perspective que ça change
Quelle tristesse

Ma mère est morte de chagrin
La grenouille était dans un marécage
Attendant sa métamorphose
Les portes étaient fermées
Fermées
Toujours dans le même ennui
Du ricanement derrière
Et rien d'autre
Et puis
Un jour
Il y a d'autres portes
Que la grenouille trouve en elle
Pas en regardant dans le miroir
Mais en regardant les ombres
Qui circulent à la marge
Toujours à côté
Toujours de côté
La grenouille ne cherche plus le centre
Qui par définition ne tourne que sur lui-même
Fixe
La marge permet de regarder le monde
D'être avec les autres   les marginaux
Les laissés pour compte
Les portes s'ouvrent avec la parole
Ils laissent s'installer l'échange

Le vol est une façon de répartir la richesse
Vous pensez que le printemps va être rouge
Le rouge est difficile à trouver aujourd'hui
Il n'y a que du noir chic pour une prétendue élite
Des pommes arc en ciel devenues argentées
dans un jardin noir chic
Des pommes devenues pourries
Des pommes noires fabriquant d'argent
L'argent est en tout chose
J'ai mal aux dents
De ne pouvoir m'asseoir où je veux
De ne pouvoir manger quand mon ventre crie à la liberté
une tendre crêpe sans bruit de pop corn
sans mastication de chewing gum
après 1h15 de vélo pour venir à la MC93
la fringale finit par arriver 20 minutes 30 minutes après
c'est physiologique
on apprend ça au lycée
mais non les cerbères sont là pour veiller au grain
établir le con fort des maniaco dépressifs
qui ne supportent plus la moindre expression du Vivant Deux Nom
j'ai mal
et laisse couler la lave aux dents
De ne pouvoir bientôt plus boire
Non plus
Et écrire ça va devenir aussi un délit
On ne pourra respirer que ces rejets d'ammoniaque
et autres délices toxiques de nicotine dorée
Nous perdons l'habitude de respirer l'air pur
Nous perdons l'habitude de manger une pomme sans pesticides
Manger une pomme devient un grand malheur
Nous avons été contaminés des mêmes habitudes sonnantes et trébuchantes
bon sang
et qui a eu l'idée saugrenue de bloquer les 6 premiers rangs sur les côtés
à jardin et à cour
les comédiens ne viennent même pas jouer là
las
ça y est
mon pied bot est guillotiné
par votre absurdité
Nous courons à l'agonie
Une agonie lente et bien cruelle
Pour des êtres qui ne resteront toute leur vie que des enfants
Citoyenne tu ne désires pas la nuit depuis assez longtemps
Citoyenne tu sens de la tête
De tes maniaqueries maladives
Et si tu arrêtais de prendre tes cachets pour dormir
Et si tu arrêtais de prendre tes cachets pour ton mal être
Citoyenne entends tu
Com'mère
Tu répands si bien la veriolté
Citoyenne pourquoi ne désires tu plus que fabriquer de l'argent
Citoyenne pourquoi ne désires-tu plus que vider les comptes en banque de tes pauvres amants
Citoyenne pourquoi ne désires tu plus que consommer
Consommer des crèmes d'anxiété
Consommer de la chirurgie d'angoisse

Voici le temps des assassins
Ils sont maintenant en cols blancs
Des assassins
En cols blancs et rouges sang

Le libéralisme est maintenant bien pire que le faux communisme qui n'a jamais été appliqué
Et vous ne le voyez même pas
Parce que vous continuez de tenir dans vos mains des hochets

Tout peut s'oublier
Mais pas la liberté

Allez montez tous sur le toit
de la Poste principale de Rennesy
y trouver une fenêtre vers la liberté
à la mémoire de Jérémy Buan
il faudrait en faire maintenant un martyre du libéralisme

Liberté
Egalité
Fraternité
Chiche





J'aime bien quand c'est sale et maladroit
J'aime la maladresse le ridicule

30 ans de ma vie
33 ans
J'aimerais que mon corps soit plus rapide
Avant il y avait 80% du texte que je ne comprenais pas

Le monde c'est la chair
Et le néant est le dieu universel encore à naître


j'aimerais bien dire que bon
marcel duchamp
non ce n'est pas la mort de l'art
c'est une tentative de mise à mort de la marchandisation à outrance
la plus ancienne des divinités n'est-elle pas l'Argent
mais les réunions où on parle pour ne rien dire
ah ça y va ha ça y va ça y va
Les beaux beaux on les aura
Les beaux beaux n'auront pas besoin de si tôt aller consulter
Ils n'auront pas besoin d'aller se vider
Et quand quelqu'un s'apprête enfin à ouvrir le débat
Ils lui coupent la parole
Et lui font comprendre que bon ça va
On a assez entendu de mots comme ça
Pourquoi en rajouter
Des belles phrases il y en a à foison
Et ça n'a jamais changé le monde

allez
c'est quoi le numéro du psy déjà
il est en mémoire sur le téléphone
ils ont bien dû le mettre en premier de la liste

pas de diatribes d'Aragon 34 à la mc93 anciennement communiste
un comble !
mais on aura laissé de belles gens se vider
la liberté n'est plus dans les lieux publics de Normalités Supérieures
qu'à cela ne tienne
les lieux des anormalités vite haie zzz sont désormais les dernières rues des villes
les champs en écoute magnétique
on finirait par se demander ce que viennent vraiment écouter les publics maniaco   beauxboétisés
l'écoute  l'échange dans les rues   les commerces  les lieux de vie
est tellement plus vivifiant
on finira bien par fermer ces lieux publics
ghétéoisés de pacotille dorée
subventionnés à mort la mort
tous les anciens le savent
que le théâtre n'est plus devenu que du Presse tige
depuis ces affreuses années 1980