le public prend place
les athlètes s'échauffent
à vos marques
1 2 3... BRANLEZ !
mercredi soir mon chemin de retour du CentQuatre
les athlètes s'échauffent
à vos marques
1 2 3... BRANLEZ !
mercredi soir mon chemin de retour du CentQuatre
me fait passer par le théâtre de la Ville
j'y arrive juste pour la fin du spectacle
et décide d'attendre Pierrick
j'y arrive juste pour la fin du spectacle
et décide d'attendre Pierrick
ami jeune retraité gennevillois
à qui j'ai offert ma place pour Jan Fabre
il est comme sur un nuage
c'est apparemment le meilleur spectacle qu'il ait rarement ou jamais vu
Pierrick est aussi un jeune spectateur
depuis le début des années 2000 il lui arrivait de voir des pièces de Bernard Sobel
et comme beaucoup de spectateurs des environs de Gennevilliers/Asnières
Pierrick s'est quelque peu "dévergondé"
au contact de la nouvelle programmation de Pascal Rambert
nous croisons une comédienne d'une quarantaine d'années
qui vient de temps à autre les Mardis soirs au t2g
pour elle aussi Jan Fabre c'est une première
elle se dit également enchantée... avec des réticences...
mais non elle préfère rester dans le positif
je me décide donc à essayer d'obtenir une place ce jeudi
et puis comme ça
ce sera peut-être matière à envoyer
u
n
m
a
i
l
premier constat en arrivant devant le théâtre de la Ville
je ne suis pas le seul
une forêt de papiers "cherche 1 2 3 places" dès 19h30
un groupe de Japonais déjà très enjoués et très décidés à obtenir le précieux sésame
et plutôt une majorité de jeunes autour de 25-35 ans
qu'est-ce qui se passe ?
je n'ai pas envie d'agiter dans tous les sens un papier
regarde le soleil sur le point de se coucher
et puis quand même décide d'attendre au comptoir du théâtre
la dernière minute où ils vendent des laissez passés
ils nous forcent à monter les 3 étages
que je redescends dans la salle pour trouver un strap au 7ème rang
1 2 3...
yeah yeah George Clooney - icône gay ? - show me your "thing"
je ne sais pas qui ça peut déranger
tellement la gestuelle est exagérée clownesque plutôt BD peut-être
les entraîneurs derrière cravachent
une majorité portent fusil
à qui j'ai offert ma place pour Jan Fabre
il est comme sur un nuage
c'est apparemment le meilleur spectacle qu'il ait rarement ou jamais vu
Pierrick est aussi un jeune spectateur
depuis le début des années 2000 il lui arrivait de voir des pièces de Bernard Sobel
et comme beaucoup de spectateurs des environs de Gennevilliers/Asnières
Pierrick s'est quelque peu "dévergondé"
au contact de la nouvelle programmation de Pascal Rambert
nous croisons une comédienne d'une quarantaine d'années
qui vient de temps à autre les Mardis soirs au t2g
pour elle aussi Jan Fabre c'est une première
elle se dit également enchantée... avec des réticences...
mais non elle préfère rester dans le positif
je me décide donc à essayer d'obtenir une place ce jeudi
et puis comme ça
ce sera peut-être matière à envoyer
u
n
m
a
i
l
premier constat en arrivant devant le théâtre de la Ville
je ne suis pas le seul
une forêt de papiers "cherche 1 2 3 places" dès 19h30
un groupe de Japonais déjà très enjoués et très décidés à obtenir le précieux sésame
et plutôt une majorité de jeunes autour de 25-35 ans
qu'est-ce qui se passe ?
je n'ai pas envie d'agiter dans tous les sens un papier
regarde le soleil sur le point de se coucher
et puis quand même décide d'attendre au comptoir du théâtre
la dernière minute où ils vendent des laissez passés
ils nous forcent à monter les 3 étages
que je redescends dans la salle pour trouver un strap au 7ème rang
1 2 3...
yeah yeah George Clooney - icône gay ? - show me your "thing"
je ne sais pas qui ça peut déranger
tellement la gestuelle est exagérée clownesque plutôt BD peut-être
les entraîneurs derrière cravachent
une majorité portent fusil
tout au long de la pièce
style mafia russe ?
pleurs / consolation
une danseuse bloquée sous un canapé Chesterfield
mieux que François Chaigneau et sa "pâquerette"
la version gode du canon de fusil dans le cul
et le performer se transforme en chien en rut qui bave
c'en est trop un homme très digne
né à la fin des années 20
pleurs / consolation
une danseuse bloquée sous un canapé Chesterfield
mieux que François Chaigneau et sa "pâquerette"
la version gode du canon de fusil dans le cul
et le performer se transforme en chien en rut qui bave
c'en est trop un homme très digne
né à la fin des années 20
se lève de son strap au 4ème rang
et ostensiblement quitte la salle lentement et probablement outré
c'est l'un des rares spectateurs que je verrai sortir
the crying body en 2004 faisait davantage le vide
propos antisémites (?) plus vraiment racistes
plutôt anti espèce humaine et contre l'argent roi
Thomas Bernhard est arrivé à en montrer la violence froide et glaçante
ici dès la première séquence
on est déjà trop rentré dans la farce pour que ça puisse déranger
et c'est un peu comme si les spectateurs étaient venus voir le cousin infréquentable
nous raconter ses mauvaises blagues belges
alors "un carton le long du mur des lamentations"
isolé ça pourrait interpeler
mais noyé
et ostensiblement quitte la salle lentement et probablement outré
c'est l'un des rares spectateurs que je verrai sortir
the crying body en 2004 faisait davantage le vide
propos antisémites (?) plus vraiment racistes
plutôt anti espèce humaine et contre l'argent roi
Thomas Bernhard est arrivé à en montrer la violence froide et glaçante
ici dès la première séquence
on est déjà trop rentré dans la farce pour que ça puisse déranger
et c'est un peu comme si les spectateurs étaient venus voir le cousin infréquentable
nous raconter ses mauvaises blagues belges
alors "un carton le long du mur des lamentations"
isolé ça pourrait interpeler
mais noyé
une image chasse une autre phrase
il y a chez Jan Fabre ce plaisir comme chez beaucoup d'artistes
de creuser quasi obsessionnellement les mêmes thèmes et figures
Arrive à nouveau le Christ Fabre
dans the crying body
les performers se relayaient dans une durée éprouvante
pour lui cracher à la figure
ici le Christ sera juste un jeune playboy
relooké par une figure pic-assiette du "bon goût" du "chic parisien"
drôle ou horripilant c'est selon
Jean-Michel Ribes dans Musée Haut Musée Bas
faisait paraître les mêmes figures avec Sulku et Sulki
le spectacle finit par me paraître comme chuchoté dans le creux de l'oreille
de ces administratifs ou programmateurs à qui Jan Fabre s'adresse à plusieurs reprises
de fait plusieurs sont dans la salle
et si ce spectacle était fait pour eux
la différence avec Savary n'est-elle pas que maintenant
on compte 1 femme nue
pour beaucoup d'hommes qui se gratouillent se godent se...
se rafraichissent le sexe à l'aide d'une roue de vélo
le ventilateur bio - fallait y penser
une performeuse "masturbe" son sac à main
il y a dix ans la marionnette Bernadette faisait ce geste qui choquait jusqu'à l'Elysée
au point que Canal+ devait s'excuser et ne plus diffuser le sketch
mais ici c'est comme si Jan Fabre ne l'exploitait pas assez
cette séquence me fait soudain penser aux derniers spectacles de Pina Bausch
qu'elle semble concevoir à destination de l'avenue Montaigne
tout y est d'une élégance tellement impeccable que ça en devient presque étouffant
Jan Fabre serait sur la pente d'un spectacle punk soft
comme Arno aurait aujourd'hui pris la place d'un Gainsbourg
sans réussir à nous faire oublier Gainsbarre
les femmes caddies enceintes de paquets de chips cacahuètes cannette de bière revolver
cèdent leur place à des Scaramouche un zob sur le nez qui ne fait pas vraiment mouche
la poudre fait se tordre de rire un groupe de spectateurs coté cour (...) du vécu sans doute
le spectacle finit par donner l'impression d'une succession de vignettes
et décidément une sensation d'inachevé un manque de propos ou de cohérence
une forêt de projecteurs masque les sur titres pour une bonne partie de la salle
on serait tenter de se demander si ce n'est un fait exprès
pour cacher cette misère du texte que l'on ne saurait voir
le texte n'est pas le point fort de Jan Fabre
qui me paraît exceller davantage en tant que plasticien et rêveur d'images ou de formes
il arrive souvent que l'on sauve un spectacle en piochant un tube classique un air d'opéra
donner à entendre du génie
pour servir une idée si petite soit-elle ici la danse des caddies sur le beau Danube bleu
de caddie en caddie j'enmaxe les prix
je me déleste d'options dans de la soie dorée
la même qui servirait à la fabrication de parachutes
pourquoi avec ce thème
Jan Fabre ne veut-il pas chercher une écriture qui grince plus qu'elle ne gratte gentiment
croiser des sans domicile dans la rue
est effectivement plus dérangeant laisse dans un désarroi autrement émotionnel
the Crying body emportait davantage de fulgurances
Je suis sang s'ouvrait sur une vingtaine de minutes de cris de bébés joués par les performers
les spectacles et le discours de Rodrigo Garcia
mais c'est un peu la même chanson : surtout il y a quelques années
'du temps' de "Jardinage humain" ou de "Fallait rester chez vous têtes de noeuds"
interrogeait plus profondément les rapports Nord sud
cette société de surconsommation qui côtoie avec indécence la faim le désespoir irréversible la violence
au cinéma Larry Clark surtout avec Ken Park a franchi la ligne de démarcation
qui a fait crier au scandale et à l'indignation mais dans dix ans ?
Larry Clark me semble oser poser les problèmes véritables
alors que d'autres réalisateurs comme Gus van Sant ne se contentent que de suggérer
et inviter seulement à une compassion feinte
l'enjeu véritable de notre époque
n'est il pas de s'apercevoir que le virtuel est en passe de prendre le pas sur le monde réel
Orgie de la tolérance ne serait que du divertissement sans réel enjeu
un orgasme ?
j'aurais bien voulu en avoir un en tant que spectateur
sommes-nous ce public repu de théâtre qui ne sait plus s'émerveiller
à la sortie un jeune s'exclame "c'est Unique"
les applaudissements ont été plus que nourris
et néanmoins les avis sont partagés
vendredi 3 avril 14h - ENS rue d'Ulm
Jan Fabre intervient dans un colloque sur le corps souffrant
les intentions sont presque contradictoires
le programme du théâtre de la Ville annonce
il y a chez Jan Fabre ce plaisir comme chez beaucoup d'artistes
de creuser quasi obsessionnellement les mêmes thèmes et figures
Arrive à nouveau le Christ Fabre
dans the crying body
les performers se relayaient dans une durée éprouvante
pour lui cracher à la figure
ici le Christ sera juste un jeune playboy
relooké par une figure pic-assiette du "bon goût" du "chic parisien"
drôle ou horripilant c'est selon
Jean-Michel Ribes dans Musée Haut Musée Bas
faisait paraître les mêmes figures avec Sulku et Sulki
le spectacle finit par me paraître comme chuchoté dans le creux de l'oreille
de ces administratifs ou programmateurs à qui Jan Fabre s'adresse à plusieurs reprises
de fait plusieurs sont dans la salle
et si ce spectacle était fait pour eux
la différence avec Savary n'est-elle pas que maintenant
on compte 1 femme nue
pour beaucoup d'hommes qui se gratouillent se godent se...
se rafraichissent le sexe à l'aide d'une roue de vélo
le ventilateur bio - fallait y penser
une performeuse "masturbe" son sac à main
il y a dix ans la marionnette Bernadette faisait ce geste qui choquait jusqu'à l'Elysée
au point que Canal+ devait s'excuser et ne plus diffuser le sketch
mais ici c'est comme si Jan Fabre ne l'exploitait pas assez
cette séquence me fait soudain penser aux derniers spectacles de Pina Bausch
qu'elle semble concevoir à destination de l'avenue Montaigne
tout y est d'une élégance tellement impeccable que ça en devient presque étouffant
Jan Fabre serait sur la pente d'un spectacle punk soft
comme Arno aurait aujourd'hui pris la place d'un Gainsbourg
sans réussir à nous faire oublier Gainsbarre
les femmes caddies enceintes de paquets de chips cacahuètes cannette de bière revolver
cèdent leur place à des Scaramouche un zob sur le nez qui ne fait pas vraiment mouche
la poudre fait se tordre de rire un groupe de spectateurs coté cour (...) du vécu sans doute
le spectacle finit par donner l'impression d'une succession de vignettes
et décidément une sensation d'inachevé un manque de propos ou de cohérence
une forêt de projecteurs masque les sur titres pour une bonne partie de la salle
on serait tenter de se demander si ce n'est un fait exprès
pour cacher cette misère du texte que l'on ne saurait voir
le texte n'est pas le point fort de Jan Fabre
qui me paraît exceller davantage en tant que plasticien et rêveur d'images ou de formes
il arrive souvent que l'on sauve un spectacle en piochant un tube classique un air d'opéra
donner à entendre du génie
pour servir une idée si petite soit-elle ici la danse des caddies sur le beau Danube bleu
de caddie en caddie j'enmaxe les prix
je me déleste d'options dans de la soie dorée
la même qui servirait à la fabrication de parachutes
pourquoi avec ce thème
Jan Fabre ne veut-il pas chercher une écriture qui grince plus qu'elle ne gratte gentiment
croiser des sans domicile dans la rue
est effectivement plus dérangeant laisse dans un désarroi autrement émotionnel
the Crying body emportait davantage de fulgurances
Je suis sang s'ouvrait sur une vingtaine de minutes de cris de bébés joués par les performers
les spectacles et le discours de Rodrigo Garcia
mais c'est un peu la même chanson : surtout il y a quelques années
'du temps' de "Jardinage humain" ou de "Fallait rester chez vous têtes de noeuds"
interrogeait plus profondément les rapports Nord sud
cette société de surconsommation qui côtoie avec indécence la faim le désespoir irréversible la violence
au cinéma Larry Clark surtout avec Ken Park a franchi la ligne de démarcation
qui a fait crier au scandale et à l'indignation mais dans dix ans ?
Larry Clark me semble oser poser les problèmes véritables
alors que d'autres réalisateurs comme Gus van Sant ne se contentent que de suggérer
et inviter seulement à une compassion feinte
l'enjeu véritable de notre époque
n'est il pas de s'apercevoir que le virtuel est en passe de prendre le pas sur le monde réel
Orgie de la tolérance ne serait que du divertissement sans réel enjeu
un orgasme ?
j'aurais bien voulu en avoir un en tant que spectateur
sommes-nous ce public repu de théâtre qui ne sait plus s'émerveiller
à la sortie un jeune s'exclame "c'est Unique"
les applaudissements ont été plus que nourris
et néanmoins les avis sont partagés
vendredi 3 avril 14h - ENS rue d'Ulm
Jan Fabre intervient dans un colloque sur le corps souffrant
les intentions sont presque contradictoires
le programme du théâtre de la Ville annonce
"Aujourd'hui, le temps est venu de faire une pièce frontalement politique."
Jan Fabre développe le thème de mener une vie fausse
il prend exemple du phone sex émergé dans les années 80
il se déclare aimer la pornographie pour en explorer son obscurité ses abîmes et mensonges
et puis Jan Fabre revient sur Avignon 2005 et la manipulation des journalistes
il préfère se souvenir de la réaction du public qui aime ses pièces
un artiste est dans une nécessité de créer sinon il ne vit plus
à la fin de la conférence
je vais trouver Jan Fabre
- "Orgie" démarre sur le mode grotesque presque BD tant le geste est forcé
JF - mais c'est un hommage aux Monty Python
- vraiment ? mais il y a des choses très sociales dans le spectacle
Jan Fabre développe le thème de mener une vie fausse
il prend exemple du phone sex émergé dans les années 80
il se déclare aimer la pornographie pour en explorer son obscurité ses abîmes et mensonges
et puis Jan Fabre revient sur Avignon 2005 et la manipulation des journalistes
il préfère se souvenir de la réaction du public qui aime ses pièces
un artiste est dans une nécessité de créer sinon il ne vit plus
à la fin de la conférence
je vais trouver Jan Fabre
- "Orgie" démarre sur le mode grotesque presque BD tant le geste est forcé
JF - mais c'est un hommage aux Monty Python
- vraiment ? mais il y a des choses très sociales dans le spectacle
leur portée s'en trouve diminuée ça ne dérange pas comme dans the "Crying body" ou "je suis sang"
JF - c'étaient d'autres spectacles celui ci est un hommage aux Monty Python
- est-ce que pour vous le public du théâtre de la Ville pose un problème ?
car enfin c'est le même qu'à Avignon
JF - je vais là où on m'invite - le théâtre de la Ville j'y viens depuis 20 ans
- mais ne voudriez-vous pas jouer pour un public d'étudiants à la Cité internationale par exemple ?
JF - en fait on tourne beaucoup à Anvers à Glasgow.... et dans chaque ville le public est différent
- ah oui mais justement en France on a l'impression pour schématiser que votre public est plutôt élitiste plutôt d'éducation supérieure
JF - mais l'Art est fait pour l'Elite pas pour les working people
un jour il faudra penser à remplacer les applaudissements
par l'agitation de boucles d'oreille
l'entre choc des pierres précieuses pour remercier l'Artiste de nous avoir diverti
je comprends donc que j'étais venu voir un spectacle de Jan Fabre en pensant voir un spectacle dérangeant
je comprends qu'un Artiste et ses fans sont piégés par ses oeuvres passées
et la force de Jan Fabre serait de ne pas être là où on l'attend
et d'oser décevoir une attente en se livrant à un exercice de style clownesque
mais quand même moins provoquant que les Monty Python
ou alors mon seuil de tolérance serait maintenant trop élevé
extrait d'un sketch des Monty Python tiré du Flying Circus
- Bonjour
- Bonjour, je viens vous voir parce que ma mère est décédée
- ah oui, vous avez frappé à la bonne porte ! Il y a trois solutions : l'incinérer, l'enterrer ou la jeter.
- la jeter ?
- Ah vous l'aimiez !
- ???
- bien alors il reste l'incinérer ou l'enterrer; Incinérer ça fait crrr crrr dans le four - l'enterrer ça fait crrr crrr quand les vers la mangeront.
- Ah ! L'incinérer ça serait mieux
- Eh Charlie prépare le four ! Vous l'avez là, avec vous ?
- Ah oui, je l'ai mise dans un sac en papier là regardez...
- Mmmmh, miam, eh Charlie mets le couvert...
- Quoi vous voulez dire que vous allez la manger ?
- eh bien oui ! Vous n'avez pas faim, vous ?
- ma foi...
- allez passons à table et puis si vous avez des remords de l'avoir mangée
vous pourrez toujours vous approcher d'une fausse et la dégueuler
(cris d'horreur du public à chaque réplique)
Jean-Michel Rabeux participait à la conférence
et développera comme pour répondre au Monde le 'pire'
aller quérir le pire en plongeant dans sa propre douleur
et trouver la propre douleur effrayante illégale du spectateur
il donne comme en conseil à Jan Fabre : accepter sa cruauté pas la dénier
dans "le corps furieux" en janvier à Bobigny
j'avais eu cette sensation que les performers étaient plus proches des gens de la rue
des sans domicile - le propos ne m'avait pas assez interpelé -
mais quelque chose du mode de représentation m'avait paru juste
je note que les performers de Jan Fabre ont plutôt un côté "clean"
pas encore aussi élégants que ceux de Pina Bausch mais...
le mot de Pierrick pour la fin
"la Bourgeoisie aime ça car sur scène il y a les mêmes modèles qu'eux"
JF - c'étaient d'autres spectacles celui ci est un hommage aux Monty Python
- est-ce que pour vous le public du théâtre de la Ville pose un problème ?
car enfin c'est le même qu'à Avignon
JF - je vais là où on m'invite - le théâtre de la Ville j'y viens depuis 20 ans
- mais ne voudriez-vous pas jouer pour un public d'étudiants à la Cité internationale par exemple ?
JF - en fait on tourne beaucoup à Anvers à Glasgow.... et dans chaque ville le public est différent
- ah oui mais justement en France on a l'impression pour schématiser que votre public est plutôt élitiste plutôt d'éducation supérieure
JF - mais l'Art est fait pour l'Elite pas pour les working people
un jour il faudra penser à remplacer les applaudissements
par l'agitation de boucles d'oreille
l'entre choc des pierres précieuses pour remercier l'Artiste de nous avoir diverti
je comprends donc que j'étais venu voir un spectacle de Jan Fabre en pensant voir un spectacle dérangeant
je comprends qu'un Artiste et ses fans sont piégés par ses oeuvres passées
et la force de Jan Fabre serait de ne pas être là où on l'attend
et d'oser décevoir une attente en se livrant à un exercice de style clownesque
mais quand même moins provoquant que les Monty Python
ou alors mon seuil de tolérance serait maintenant trop élevé
extrait d'un sketch des Monty Python tiré du Flying Circus
- Bonjour
- Bonjour, je viens vous voir parce que ma mère est décédée
- ah oui, vous avez frappé à la bonne porte ! Il y a trois solutions : l'incinérer, l'enterrer ou la jeter.
- la jeter ?
- Ah vous l'aimiez !
- ???
- bien alors il reste l'incinérer ou l'enterrer; Incinérer ça fait crrr crrr dans le four - l'enterrer ça fait crrr crrr quand les vers la mangeront.
- Ah ! L'incinérer ça serait mieux
- Eh Charlie prépare le four ! Vous l'avez là, avec vous ?
- Ah oui, je l'ai mise dans un sac en papier là regardez...
- Mmmmh, miam, eh Charlie mets le couvert...
- Quoi vous voulez dire que vous allez la manger ?
- eh bien oui ! Vous n'avez pas faim, vous ?
- ma foi...
- allez passons à table et puis si vous avez des remords de l'avoir mangée
vous pourrez toujours vous approcher d'une fausse et la dégueuler
(cris d'horreur du public à chaque réplique)
Jean-Michel Rabeux participait à la conférence
et développera comme pour répondre au Monde le 'pire'
aller quérir le pire en plongeant dans sa propre douleur
et trouver la propre douleur effrayante illégale du spectateur
il donne comme en conseil à Jan Fabre : accepter sa cruauté pas la dénier
dans "le corps furieux" en janvier à Bobigny
j'avais eu cette sensation que les performers étaient plus proches des gens de la rue
des sans domicile - le propos ne m'avait pas assez interpelé -
mais quelque chose du mode de représentation m'avait paru juste
je note que les performers de Jan Fabre ont plutôt un côté "clean"
pas encore aussi élégants que ceux de Pina Bausch mais...
le mot de Pierrick pour la fin
"la Bourgeoisie aime ça car sur scène il y a les mêmes modèles qu'eux"